vendredi 29 octobre 2010

« Les Non Juifs N’existent Que Pour Servir Les Juifs » Paroles d’ Ovadia Yossef « Rabbin » - Gourou Des Juifs Sefarades Israéliens…Et Français.

Anti Sionisme

« Les Non Juifs N’existent Que Pour Servir Les Juifs » Paroles d’ Ovadia Yossef « Rabbin » - Gourou Des Juifs Sefarades Israéliens…Et Français.

Ovadia Yossef, le « guide spirituel » du parti juif séfarade d’extrême droite théocratique, Shas, vénéré ici en France par une grande partie de la communauté juive séfarade pratiquante vient encore de faire des déclarations racistes humiliantes anti Goy (Non Juif), allant même jusqu’à provoquer, pour une fois, des réactions hostiles chez certains responsables juifs sionistes américains.



Ovadia Yossef et Benjamin Netanyahou
Ovadia Yossef et Benjamin Netanyahou

Lors de l’un de ses habituels sermons/enseignements du samedi soir, le « rabbin » Ovadia Yossef, le chef spirituel du parti Shas -parti des Juifs séfarades, Juifs originaires d’Afrique du Nord équivalent religieux du parti séculier Israel Beitenou d’Avigdor Lieberman, deux courants politiques racistes fascistes en Israël - a une nouvelle fois fait des déclarations à caractère raciste diffamatoire vis-à-vis des Goyim - Non Juifs. 

Selon Ovadia Yossef, qui interprète les Lois de la Torah sous un angle restrictif tout à fait personnel : 

« les Goyim ne sont nés que pour nous servir. En dehors de cela ils n’ont aucune place dans ce monde sauf celle de servir le peuple d’Israël. 

« En Israël, la mort n’a pas d’emprise sur eux. Pour les Goyim c’est comme pour tout autre personne ils doivent mourir, mais D . leur accordera la longévité. Pourquoi ? Imaginez que l’âne de quelqu’un meure, il perdra de l’argent. C’est son serviteur… C’est pourquoi il a une longue vie, pour bien travailler pour son Juif. 

« Pourquoi a-t-on besoin des Goyim ? Ils vont travailler, ils vont labourer, ils vont récolter. Nous nous assiérons comme un effendi pour manger. C’est pour ça que les Goyim ont été créés »
 , a-t-il ajouté. 

Ovadia Yossef a été qualifié récemment par Shimon Peres, le président de l’entité sioniste, comme étant un «homme de paix». Shimon Peres va lui-même consulter régulièrement ce Gourou Judéo Sioniste pour « bénéficier des ses conseils éclairés » en matière de politique. Ce que fait également le premier ministre Benjamin Netanyahou qui a nommé au poste de ministre de l’intérieur, Eli Ishaï du parti Shas dirigé «spirituellement » par Ovadia Yossef. Autrement dit le ministère de l’intérieur est aux mains de Yossef. Quand Yossef avait déclaré à propos des Palestiniens début Septembre que « D. les détruise par une calamité » Netanyahou n’a pas dénoncé ces propos haineux. 

Une fois n’est pas coutume, Abraham Foxman, directeur de l’Anti Diffamation Ligue (ADL), et David Harris, directeur exécutif de l’American Jewish Committe (AJC) deux officines sionistes qui font la chasse aux anti sionistes et surtout aux pro palestiniens aux US utilisant pour se faire les méthodes mac carthystes les plus virulentes, ont condamné les propos d’Ovadia Yossef sur les Non Juifs. Dans deux déclarations séparées, Foxman et Harris ont critiqué les propos d’Ovadia Yossef mais aussi le fait qu’aucun dirigeant israélien ne l’ait fait. « C’est perturbant de voir un dirigeant religieux et particulièrement Ovadia Yossef, utiliser leur podium pour prêcher des idées aussi haineuses et facteur de division » a dit Foxman. 

En France, les prêches, conseils et autres « réflexions » d’Ovadia Yossef sont écouté avec ferveur par une grande majorité des Juifs Séfarades pratiquants. D’ailleurs aucun « rabbin » ou responsable communautaire juif français n’a jusqu’à présent critiqué les paroles racistes haineuses d’Ovadia Yossef lui trouvant toujours des excuses ou affirmant que ses propos ont été mal interprétés. 

Cela a été le cas lorsqu’Ovadia Yossef avait provoqué « un grand émoi » en France en déclarant que l’extermination des Juifs européens par les Nazis était une « punition». Le Grand Rabbin de France de l’époque, Joseph Sitruk, s’était alors empressé de voler au secours d’Ovadia Yossef :

« Lorsque j'ai appelé le grand rabbin Ovadia Yossef, ce dernier a eu trois réactions : Je le cite : "Premièrement, ce que j'ai voulu dire a été déformé. Deuxièmement, je n'ai jamais voulu laisser entendre que ceux qui étaient morts étaient coupables. Enfin, je demande pardon à tous ceux que j'ai pu choquer. » (Interview de l’UEJF « Peut-on proposer une réponse au problème du Mal ? «25/10/2000 ). 

Ce qu’il a également fait lorsqu’Ovadia Yossef, multirécidiviste en matière de propos racistes avaient qualifié les Arabes de « serpents »: 

« Ses propos sur les Arabes, qualifiés de " serpents ", ont certainement dépassé sa pensée. Le Rav Ovadia Yossef est un homme profondément bon, qui sait bien que nul ne doit maltraiter ses ennemis. Mais il est vrai que dans un climat de coexistence difficile, ce mot peut choquer, et il faut certainement s'en démarquer »
.(Interview UEJF idem) 

Apparemment les propos d’Ovadia Yossef «dépassent souvent sa pensée» selon les propres termes de Mr Joseph Sitruk puisqu’il a récidivé par la suite encore une fois en déclarant cette fois : 

« Le seigneur devrait infliger aux Arabes les actes qu’ils commettent, pourrir leur semence, les exterminer, et les faire disparaître de ce monde. 

« Il est interdit d’être magnanime avec eux. Il faut leur lancer des missiles et les annihiler. Ce sont des démons. »
 

En réalité, lorsqu’il tient de tels propos, Ovadia Yossef exprime sa pensée profonde et ne fait que répéter des enseignements fruits de «réflexions» ségrégationnistes suprémacistes qui a la faveur de certains milieux pratiquants juifs, en Israël mais aussi en France et ailleurs. 

Ainsi au cours de ces dernières années, un jeune juif français qui avait émigré en Israël et sauvagement assassiné un chauffeur de taxi arabe palestinien qui l’avait conduit jusque chez lui, interrogé part la police sur les mobiles de son crime, avait répondu que les vies non juives ne valaient rien et n’étaient pas sanctifiées. Où avait-il pu entendre cela ? 

Si les murs de certaines synagogues pouvaient parler que n’entendrait-on pas sur les « Goyim » ?! 

On peut bien évidemment s’imaginer la réaction si de tels propos étaient tenus par des « Goyim » sur les Juifs ! 

Ovadia Yossef n'est pas le seul à tenir des propos racistes fascistes en violation de toute règle élémentaire de respect des Droits de l'Homme sur les Non Juifs et les Palestiniens en particulier. C'est devenu une tendance majoritaire chez ces "rabbins" sionistes. Ainsi, deux autres "rabbins" ont justifié et appelé à l'utilisation de Palestiniens comme boucliers humains. 

"Conformément au rite authentique juif, la vie des Israéliens est plus précieuse que celle d'autres ennemis, et les Juifs ont donc l'interdiction de mettre en danger leur vie." selon le "rabbin" Isaac Shabir. 

Le "rabbin" Yatsaq Chabira a dit qu'il était permis de prendre les civils comme boucliers humains pour protéger les soldats israéliens, durant les guerres et les opérations militaires israéliennes. 

La manipulation du Judaïsme à des fins politiques n’est pas seulement répandue en Israël mais aussi en France. 

Par exemple : 

Dans beaucoup de communautés françaises, deux prières spécifiques sont récitées lors de l’office du samedi matin. 

L’une pour bénir l’Etat d’Israël. 

L’autre pour bénir les soldats de Tsahal. ( l’armée israélienne) 

Leur rédaction fait directement référence à l’Etat d’Israël (Medinat Israël), à l’aspect quasi-messianique de l’existence de cet Etat (Reshit Tsmihat Geoulatenou : le début de notre délivrance), à l’armée de défense d’Israël en tant qu’armée de l’Etat (Tsva Haguana leIsraël), etc… 

Il s’agit de textes reconnus par le Grand-Rabbinat d’Israël et notamment par la mouvance sioniste-religieuse et imposés aux fidèles d’un grand nombre de synagogues en France qui s’ils ne veulent pas être mis au ban de la communauté doivent s’acquitter de ces prières sionistes. 

Alors qui importe le conflit israélo palestinien en France ? 

Et dans les synagogues qui plus est ? ! 

Enfant palestinien utilisé comme bouclier humain par la police israélienne
Enfant palestinien utilisé comme bouclier humain par la police israélienne

Dimanche 24 Octobre 2010
Myriam Abraham

mercredi 27 octobre 2010

Les enfants, nouvelles cibles de la campagne de nettoyage ethnique à Silwan

« Je leur ai demandé de me laisser une minute pour le réveiller. Mais ils n'ont pas attendu, ils sont entrés et l'ont emmené, » dit Mahmoud Mansour, qui me raconte comment la police israélienne a arrêté son fils. Mahmoud est le père d'Imran Mahmoud, 12 ans, le gamin qu'on voit sur la vidéo (ci-dessous) violemment renversé par la voiture de David Beeri, chef de l'organisation de colons Elad, dans le quartier Silwan de Jérusalem Est. Moins de dix jours après qu'Imran ait été grièvement blessé par le chauffard, la police de Jérusalem l'a arrêté sur une accusation de jet de pierres.


Par Charlotte Silver





Depuis l'assassinat de Samer Sahan par un garde des colons le 22 septembre, la police de Jérusalem et les forces de sécurité envahissent les rues de Silwan. Tous les jours, le quartier grouille de policiers patrouillant les rues, à pied et en voiture. Dans la seule semaine dernière, la police a entrepris une campagne massive d'arrestations et a arrêté au moins 23 résidents.


« On les appelle les rangers des colons. Ils nous rendent la vie encore plus difficile, » dit Mustapha Siyam, un habitant de Silwan.


Particulièrement ahurissant, cependant, est le fait que les arrestations de cette semaine ont inclus au moins six enfants entre 8 et 12 ans. L'accusation est toujours la même - jets de pierres - et ils sont habituellement libéré le lendemain. Imran a été détenu et interrogé pendant 4 heures avant d'être condamné à une amende de 2.000 NIS (New Israeli Shekel) (400€) et deux semaines d'assignation à résidence.


Muna Hasan, qui travaille pour le Centre d'information Wadi Hilweh, explique : « L'accusation pour l'arrestation des mineurs est toujours le jet de pierres. Mais pour ces derniers jours, les enfants n'ont pas jeté de pierres, il n'y a rien eu. Ils les ont juste ramassées dans les rues, pour rien. »


Le mercredi 18 octobre, 3 mineurs ont été arrêtés à Silwan, dont un garçon qui se remettait d'une opération chirurgicale récente.


Quelques jours auparavant, le lundi 16 octobre, 3 enfants entre 10 et 12 ans ont été détenus. L'un d'entre eux, Muslim Auda, 10 ans, est rentré chez lui les jambes couvertes d'ecchymoses causées par les coups qu'il avait reçu des policiers en civils qui l'avaient arrêté.


« Les enquêteurs les frappent, leur crient dessus, et ils essaient aussi d'en faire des collaborateurs. Ils ont recours à des méthodes qui ne sont même pas appropriées pour des adultes. Ils leur font dire quels sont les enfants qui ont jeté des pierres, » dit Hasan.


Imran a rapporté à ses parents que lorsqu'il était interrogé, la police lui a demandé qui d'autre lançait des pierres.


Hasan n'est pas surpris par la recrudescence du harcèlement. « Ce n'est pas nouveau, bien sûr, vous savez que Silwan a le plus fort pourcentage de gens arrêtés à Jérusalem Est, en particulier de mineurs... Nous pensons que toutes les pratiques israéliennes, dont les arrestations, le fait de laisser les colons faire ce qu'ils veulent, tout ça a le même objectif, ils veulent mettre de plus en plus de pression sur les Palestiniens. »


Silwan est l'un des quartiers les plus pauvres de Jérusalem. Les familles et les habitants manquent de beaucoup des services de base, écoles, centres communautaires, et de structures pour leurs enfants. A cause de la politique israélienne de zonage, une très petite proportion de la terre de Jérusalem Est est allouée à la construction. De plus, obtenir un permis de construire peut coûter jusqu'à 25.000-30.000 US$ (18.000-21.000€). L'impossibilité de construire a rendu les lieux de vie insupportablement surpeuplés.


« Les parents n'ont pas la possibilité d'inscrire leurs enfants dans des centres sociaux ou des terrains de jeux à l'extérieur de Silwan. Alors les pressions subies par les parents à cause de la législation, des impôts et des ordres de démolition israéliens, toutes ces pressions font que la situation empire, » nous dit Hasan.



Une activité organisée par le Centre créatif Madaa pour les enfants du quartier Baten el-Hawa 



En dépit des pressions, la communauté locale résiliente fait face avec ingéniosité. En 2007, les résidents palestiniens de Silwan ont créé le Centre créatif Madaa pour que les enfants aient un endroit sûr où développer leur créativité grâce à la musique et à la peinture, et pour préserver leur identité palestinienne.


« Les habitants eux-mêmes ont pris l'initiative de mettre ça en place ; ils n'attendent pas qu'une autorité construise un endroit pour leurs enfants, » dit Hasan.


En 2008, en réponse à l'ordre de démolition de 88 maisons à Silwan pris par le maire Nir Barkat pour faire de la place à l'expansion du parc archéologique Cité de David, les résidents palestiniens ont érigé une grande tente. Sous la tente, le quartier organise des prières, des réunions, des activités pour les enfants et d'autres événements collectifs. Le 21 octobre, l'ancien président états-unien Jimmy Carter a visité Silwan et a rencontré les animateurs de la communauté locale dans la tente.


Le Centre d'Information Wadi Hilwah est la dernière organisation créé localement en 2009 par un groupe de résidents. Son objectif est de raconter l'histoire palestinienne du quartier pour contrer le récit juif, de plus en plus dominant, diffusé par le site archéologique, la Cité de David.


Selon Hasan, les visiteurs et les touristes qui viennent à la Cité de David n'apprennent les origines du quartier qu'exclusivement par l'organisation des colons, Elad. La brochure d'Elad présente le secteur comme étant avant tout le site archéologique de l'ancien Roi David. Une version qui occulte et nie l'histoire et la réalité actuelle des habitants palestiniens du quartier.


« Wadi Hilweh veut faire ressortir l'identité palestinienne du village, aussi raconter toutes les violations causés aux Palestiniens par les colons et les autorités israéliennes, » dit-il. Le Centre d'Information Wadi Hilweh diffuse aussi des informations quotidiens sur les affrontements, les arrestations et les brutalités qui se produisent à Silwan.


Ainsi, en dépit des tactiques d'intimidation accrues, des arrestations, des interrogatoires et des menaces, la communauté de Silwan reste debout et déterminée à survivre.


« Avec cette tente et les centres, les Palestiniens se réunissent, se font mutuellement confiance et réfléchissent à la manière de résister et de faire entendre notre voix à l'extérieur. »


Ils le font en sachant que les autorités israéliennes sont déterminées à les forcer à partir, et qu'elles auront recours à n'importe quelle méthode pour réussir.



Israël est la menace la plus immédiate pour l’avenir de notre planète

Jeffrey Blankfort, interviewé ici par Kourosh Ziabari, est américain. Il est photographe, producteur d'émission de radio et analyste du Moyen Orient. C'est un militant pro-palestinien connu et ses articles ont été publiés dans beaucoup d'organes d'information progressistes.

Jeffrey Blankfort - Dissident Voice




L'armée israélienne est une armée de brutes fanatisées qui ne se sentent à l'aise que lorsqu'elles s'attaquent à des civils et en particulier à des enfants.

Il offre des émissions sur KZYX à Mendocino et KPOO à San francisco. Auparavant Blackford a été le directeur de publication du Middle East Labor Bulletin et co-fondateur du Labor Committee of the Middel East. En février 2002, il a gagné un procès contre l'organisation sioniste Anti-Defamation League (ADL) qui avait espionné des citoyens américains qui critiquaient Israël et sa politique d'expansion.

Jeffrey a accepté de me donner un interview exclusif portant sur l'influence du lobby israélien sur les décideurs du gouvernement américain, le programme nucléaire illégal et secret d'Israël, le conflit Israélo-palestinien et la menace d'une attaque imminente d'Israël contre les installations nucléaires de l'Iran.

Blankfort ne craint pas de critiquer clairement le régime d'apartheid israélien et il croit qu'Israël est la menace la plus immédiate à l'avenir de la planète.

Kourosh Ziabari : Dans votre article : "Le lobby israélien et la gauche : des questions difficiles" vous explorez de manière approfondie la domination du lobby israélien sur l'administration américaine et vous citez des exemples convaincants de l'influence de riches sionistes sur les multinationales et sur les médias de la pensée dominante en Amérique. Ma question est la suivante : Quelle est la source de l'immense pouvoir et de l'immense richesse que les sionistes détiennent ? Comment les sionistes ont-ils pu développer un pouvoir d'influence et des capacités financières telles qu'ils sont désormais capables de cadrer, changer et modifier les composantes de la politique des USA ?

Jeffrey Blankford : Cette question nécessiterait une réponse élaborée. Mais on peut dire qu'un segment important et bien organisé de la communauté juive s'est consacré, après la seconde guerre mondiale, à l'établissement et à la prospérité d'un état juif dans la Palestine historique dans lequel la vie et la subsistance des Palestiniens arabes autochtones n'avait aucune valeur.

Le fait que ce groupe ne représentait pas -et n'a jamais représenté- la majorité des Juifs américains a été largement compensé par l'ardeur de son militantisme au profit d'Israël dans tous les secteurs importants de la société américaine et à tous les niveaux de la vie politique de la nation. Son succès n'aurait pas été possible, cependant s'il n'y avait pas eu dans ses rangs un nombre important de riches hommes d'affaire juifs désireux de contribuer financièrement à acheter le soutien du Congrès américain ainsi que celui de pratiquement tout le corps législatif ou à intimider et faire taire les éventuels critiques d'Israël.

Bien avant la naissance des premiers sionistes, des banquiers et des capitalistes juifs s'étaient établi en Europe et aux USA, de sorte qu'il n'est pas surprenant que certains d'entre eux, à commencer par Lord Rothchild au début du siècle dernier, aient soutenu le projet sioniste. Aujourd'hui ils forment de loin le plus important groupe de donateurs privés des deux partis politiques.

Les médias, comme on peut s'y attendre, ont été une de leur premières cibles, et on peut hélas constater chaque jour que des supporters avoués d'Israël qui ne sont pas nécessairement juifs, comme Rupert Murdoch, les contrôlent maintenant complètement.

Il n'y a aucun doute que le réseau de soutien d'Israël, qu'on appelle par euphémisme "lobby" a influencé de manière significative l'ensemble de la politique des USA au Moyen-Orient et a été un facteur déterminant de la gestion du conflit israélo-palestinien, cependant sa puissance a des limites. Certes, grâce à ses contacts à la Maison Blanche et au Pentagone, il a réussi à entraîner les USA dans la guerre d'Iraq, mais il n'est pas encore arrivé à convaincre Washington de bombarder l'Iran ni à obtenir le feu vert des USA pour bombarder les installations nucléaires iraniennes. Il est clair qu'il y a des éléments importants du Pentagone et des services secrets qui sont conscients qu'une attaque de l'Iran par les USA ou Israël provoquerait presque certainement une catastrophe globale.

KZ : Dans votre article vous faites allusion aux conflits et luttes entre Israël et l'Administration américaine des dernières dizaines d'années au cours desquelles les Présidents des USA, Richard Nixon en tête, ont essayé de contenir la politique d'expansion d'Israël et d'améliorer les conditions de vie des Palestiniens opprimés. En admettant que l'Administration ait vraiment tenté d'oeuvrer dans ce sens tout en réitérant sans cesse son engagement à garantir la sécurité d'Israël, pourquoi alors ses efforts ont-ils échoué ?

JB : Aucun Président américain, j'en ai peur, ne s'est soucié des conditions de vie du peuple palestinien. Arrêter l'expansion d'Israël et obtenir que Tel Aviv se retire de tous les territoires qu'il avait conquis en 1967 était pour les Américains une mesure d'intérêt national.

Tous les efforts précédents ont échoué parce qu'aucun président n'a voulu payer le prix politique intérieur nécessaire pour forcer Israël à se retirer des territoires occupés d'autant plus qu'ils savaient que leurs efforts seraient contrecarrés par l'écrasante majorité des deux chambres du Congrès quelle que soit leur affiliation politique de même que par les médias qui sont aux mains des sionistes.

Le seul qui ait fait un effort sérieux dans ce sens et qui ait osé affronter le réseau sioniste et le Congrès a été Georges Bush Senior quand il a refusé de satisfaire la demande d'Israël de 10 milliards de prêts garantis en 1991 et de nouveau en 1992 mais même lui dut finalement céder.

KZ : Les Israéliens ont l'habitude de qualifier d'antisémites pour les diffamer et les vilipender ceux qui osent critiquer leur politique et leurs actes belliqueux et agressifs. Ils accusent tous ceux qui les critiquent d'être antisémites. Cela inquiète les faiseurs d'opinion et les politiciens et les décourage de parler d'Israël en termes négatifs. Y a-t-il un moyen de faire prendre conscience au public que l'étiquette antisémite n'est pas rédhibitoire* et que critiquer Israël n'est pas de l'antisémitisme ?

JB : Les allégations "d'antisémitisme" brandies contre ceux qui critiquent Israël n'ont plus le poids qu'elle ont eues mais elles sont encore très efficaces particulièrement quand l'accusé est l'employé des médias dominants, comme nous l'avons vu dernièrement avec le cas d'Helen Thomas, d'Octavia Nasr et de Rick Sanchez et dans l'industrie du cinéma qui a été longtemps un bastion sioniste ayant été développée par des Juifs au 19ième siècle, bien qu'à l'époque aucun d'eux n'était sioniste.

Le pouvoir qu'a l'accusation d'antisémitisme de mettre les personnes publiques à genoux finira le jour où un assez grand nombre de personnalités américaines ne l'accepteront plus. Quand à dire, quand cela arrivera, je n'en sais rien.

KZ : La Fédération des Scientifiques Américains a confirmé que Israël possédait jusqu'à 200 têtes nucléaires même si elles ne sont pas déclarées. Comme il n'a pas signé le Traité de Non Prolifération, Israël n'a jamais permis à l'IAEA de contrôler son arsenal nucléaire. Nous savons déjà ce qui est arrivé à Mordecai Vanunu qui a perdu sa liberté pour avoir dit la vérité. Que pensez-vous qui va arriver au programme nucléaire israélien ? Tel Aviv va-t-il continuer à bénéficier du privilège de ne pas avoir à rendre compte de ses actes ?

JB : Tant que le réseau de soutien du sionisme contrôle le Congrès, tant qu'aucun Président américain n'a pas le courage de simplement mentionner l'existence des armes nucléaires israéliennes et tant que les USA continuent de tenir les cordons de la bourse de l'ONU, Israël bénéficiera de l'impunité et de l'immunité. Si la direction des mouvements antinucléaires américains maintenant disparus comme "le mouvement pour la paix" n'avait pas été dominée par les sionistes, il y aurait peut-être eu un débat sur le sujet, mais comme elle l'était le sujet a été considéré tabou.

KZ : Parlons maintenant de l'Iran. L'Iran est décrite dans les médias étasuniennes d'une manière déformée et hypocrite. Beaucoup d'Américains qui n'avaient jamais entendu parler de l'Iran sont aujourd'hui confrontés à l'image horrible et terrifiante qu'en donnent les médias dominées par les sionistes. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est la civilisation iranienne, ni de ce qu'ont de spécifique sa société et sa culture. Comment pourrait-on porter la vraie nature de l'Iran à la connaissance des Américains qui n'ont pas les moyens de la découvrir par eux-mêmes ?

JB : La plupart des Américains ne sont pas capables de trouver l'Iran ni quelque autre pays du Moyen Orient ni même n'importe quel pays du monde, sur une carte. Pour la plupart ils sont confrontés à ce qu'on pourrait appeler un "problème géographique" autant qu'historique. Il n'y a pas d'antidote à cela au monde et c'est la raison pour laquelle Washington peut se permettre de faire la guerre à des pays qui que ne lui ont jamais fait aucun mal. Si les soldats étaient des appelés comme pendant la guerre du Vietnam, ni la guerre d'Iraq ni celle de l'Afghanistan n'auraient duré aussi longtemps et il y aurait une grande opposition à une attaque de l'Iran.

Quand Nixon a eu l'intelligence de supprimer la circonscription des hommes de 18 ans au début des années 1970, cela a détruit l'épine dorsale du mouvement anti-guerre et c'est la raison pour laquelle Washington ne veut pas revenir à la circonscription malgré la pression énorme résultant de la nécessité de maintenir une armée assez nombreuse pour mener plusieurs guerres de front. Sans la crainte que leur jeunes de 18 ans ne soient appelés au combat, il n'y a pas de mouvements contre la guerre et c'est pourquoi il n'y a pas d'opposition à la guerre digne de ce nom aux USA à l'heure actuelle.

KZ : Beaucoup de gens dans le monde croient que la presse américaine est complètement libre et peut dire tout ce qu'elle veut sans que la moindre restriction ou censure ne lui soit imposée par l'Administration. On peut presque dire que le gouvernement américain ne se mêle pas directement de ce qui concerne les médias ; cependant on a l'impression qu'il y a une pression implicite sur les médias pour ne pas dépasser la ligne rouge et violer des lois non écrites comme l'interdiction de critiquer Israël. Pouvez-vous nous en dire plus ?

JB : Ce n'est pas le gouvernement qui empêche les critiques d'Israël de s'exprimer, c'est la peur des réactions qu'engendre toute critique sincère d'Israël que ce soit dans un article ou un dessin humoristique des médias même si le journaliste est juif. Il y a plusieurs organisations, dont les plus importantes sont la Anti-defamation League, CAMERA et HonestReporting, qui sont capables d'envoyer immédiatement un torrent d'emails et de lettres à l'éditeur d'un journal qu'ils jugent offensant et parfois même de se rendre dans les bureaux du journal en question pour s'assurer que les médias comprennent bien ce qu'ils peuvent écrire ou pas. Comme il n'y a pas de pression équivalente en faveur de la critique d'Israël, les médias préfèrent éviter l'affrontement.

Il fut un temps où un certain nombre de journalistes des médias dominants écrivaient des articles critiques sur Israël sans avoir de problèmes. Mais c'était il y a 20 ans et ils ne sont plus là.

KZ : Voici ma dernière question : Comment voyez-vous l'avenir d'Israël ? Va-t-il continuer à déterminer la politique étrangère américaine et contrôler les politiciens américains ? Est-il capable de maintenir le blocus de Gaza ? Et finalement Israël parviendra-t-il à survivre politiquement ?

JB : Tant que les supporters d'Israël ou ses agents aux USA parviennent à contrôler le Congrès américain et à intimider tous les présidents en exercice, et tant que ces mêmes forces dominent les médias, il n'y aura pas de changement aux USA ni à Gaza. Bien que le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions se développe petit à petit aux USA, il n'y a pas l'intensité qu'il a ailleurs et ses cibles sont limitées à ce que les firmes américaines et Israéliennes produisent en Cisjordanie, aussi, si l'on veut être réaliste, il y a peu de chance que les USA exercent une pression déterminante sur Israël.

Ce que fait Israël, cependant, peut engendrer des changements qu'il est impossible de prévoir aujourd'hui. Après avoir été vaincu deux fois par le Hezbollah, les officiels israéliens ne cessent de menacer de déclarer une nouvelle guerre au Liban et comme les USA, l'Europe et l'ONU n'ont pas sanctionné leurs précédentes guerres au Liban, ils vont sûrement encore essayer.

A la différence des Palestiniens, les Libanais n'ont pas l'intention de se laisser faire et sont capables de rendre coup pour coup, comme les Israéliens en ont fait l'expérience quand les Libanais ont résisté à leur occupation et stoppé la Wehrmacht israélienne tant vantée en 2006. Si Israël attaquait l'Iran les répercussions seraient peut-être suffisantes pour entraîner Israël dans un processus qu'on pourra sans doute qualifier d'autodestructeur. Pour le moment, vu le soutien inconditionnel à tous ses crimes dont il bénéficie de la part des Américains et son arsenal de d'armes nucléaires, je considère Israël comme la menace la plus immédiate à l'avenir de la planète.

* Kourosh Ziabari est un reporter freelance et un correspondant de presse iranien. Ses articles ont été publiés dans de nombreux médias et journaux comme le Tehran Times, Salem News, Palestine Think Tank, Press TV, Foreign Policy, Journal, Islam Online et Middle East Online. Il est membre de Tllaxcala translaters Network for Linguistic Diversity.

Note du traducteur :
* A la différence de la France qui s'est dotée de la loi Gayssot, ce qui permet les poursuites juridiques et augmente donc d'autant la capacité d'intimidation du lobby sioniste.

info-palestine

mardi 26 octobre 2010

la tribu sémite et la récolte des olives en Palestine


Profanation de la terre.l'horreurde la récolte des olives en palestine.

   
Rannie AMIRI


"Brillant sur un olivier béni, une olive, ni de l'est ni de l'ouest, dont l'huile est presque lumineuse, bien que le feu l'ait à peine touchée..." Quoran 24:35


"Et quand il eut allumé les torches, il les lâcha dans les moissons des Philistins et brûla aussi bien les gerbes que le blé sur pied et même les vignes et les oliviers". Juges 15:5


les oliviers et l'huile d'olive symbolisent au plus haut degré la terre, l'identité et la culture palestinienne. Ils sont l'emblème de la fierté nationale et le coeur véritable de l'économie agricole.


Bien que la domination et les humiliations quotidiennes de l'occupation de Jérusalem Est et de la Cisjordanie prennent toutes sortes de formes - les fouilles humiliantes aux checkpoints ; les arrestations et interrogatoires de mineurs ; les retards imposés aux ambulances qui amènent les malades à l'hôpital ; l'expulsion des familles et la démolition de leurs maisons - peu d'actes sont plus préjudiciables et plus désolants que l'incendie des champs d'oliviers par des colons membres de groupes d'autodéfense.


La récolte des olives a commencé officiellement vendredi dernier dans les territoires occupés de Cisjordanie et les coups de feu à balle réelle ont salué son ouverture. Des centaines d'arbres ont été brûlés par les colons israéliens sous l'oeil des soldats israéliens. Ils ont empêché les véhicules des pompiers de venir éteindre le feu. Cela est devenu un rituel annuel de spoliation de la terre par ceux qui se sont illégalement installés en Cisjordanie.


En même temps que la récolte commençait, l'Agence d'Aide Internationale Oxfam a publié à Jérusalem son rapport "La route vers la production d'olives : Les défis pour développer la production d'huile d'olive en Cisjordanie".


Oxfam indique que la production d'huile d'olive apporte quelque 100 millions de dollars par an aux familles et aux communautés les plus pauvres et les plus démunies de Cisjordanie. C'est la source principale de revenus de l'économie et presque la moitié de la terre cultivable y est consacrée. C'est aussi la principale source d'exportation du territoire et l'importance des oliviers et de la fabrication d'huile d'olive qui procurent du travail et des revenus à 100 000 fermiers palestiniens ne peut être exagérée.


Cependant le gouvernement israélien interdit délibérément l'accès des terres où les fermes d'oliviers sont situées.


"Des barrières physiques, comme des checkpoints ou des gros blocs de pierres empêchent le libre déplacement des personnes et des marchandises et interdisent aux Palestiniens l'accès de leurs produits agricoles, y compris des olives et de l'huile d'olive, au marché israélien et international" stipule le rapport.


Le rapport recommande aussi de sanctionner les attaques des colons israéliens contre les champs d'oliviers qui vont de voler les olives, brûler ou arracher des dizaines de milliers d'oliviers à attaquer les fermiers pour les empêcher de récolter les olives.


"Les attaques contre les fermiers d'olives palestiniens et leur harcèlement par les colons sont monnaie courante."


Et vendredi dernier n'a pas fait exception. Comme l'a rapporté d'AFP, les colons sont descendus sur les champs d'oliviers avec des armes automatiques et ont incendié les arbres en psalmodiant : "Dehors, dehors."


Bien que le niveau de violence cette année-ci soit un des plus hauts, il est plus que probable qu'aucun colon ne sera poursuivi.


Selon une étude réalisée par l'Organisation pour les Droits Humains, Yesh Din, qui porte sur cinq ans et qui recense 97 cas de vandalisme de terre palestinienne, les enquêtes de police n'ont mené à aucune poursuite. "Les autorités légales ne font rien du tout en ce qui concerne le dommage causé aux moyens d'existence des Palestiniens" affirme l'auteur du rapport Yior Lavne.


Détruire l'héritage culturel et les ressources économiques d'un peuple sont des pratiques odieuses. Partout ailleurs la profanation intentionnelle et délibérée de la terre et le sabotage des moyens d'existence d'un peuple seraient considérés comme un crime de guerre. Il est temps que la communauté internationale qualifie ainsi ce qui s'est passé en Cisjordanie la semaine dernière.


Aidez les fermiers palestiniens en achetant leur huile à un prix honnête.


Rannie Amiri est en expert indépendant du Moyen Orient.


Pour consulter l'original : counterpunch traduction : D. Muselet


legrandsoir

lundi 25 octobre 2010

Peuple juif et religion juive : Et si les taliban étaient aussi des Juifs?

« L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes. » Bertrand Russell    


De quoi « les Juifs » sont-ils le nom? S’agit-il d’un peuple, d’une nation, d’une communauté, d’une secte, d’une nationalité, d’une religion, d’une race, d’une culture, d’une ethnie, d’un amalgame de tout cela sous forme de caste, ou encore d’autre chose? «Si peuple juif il y a, il n’existe pas d’autre peuple du même type que lui», notait Raymond Aron dans ses Mémoires.(1) « Une école, un peuple, une religion ou encore autre chose », s’interrogeait Jean-Michel Salanskis (2)
Pour l’histoire, la Stèle de Mérenptah (découverte en 1896) est le seul indice de l’indication des Israélites en Egypte. Cette stèle de granit gris, qui mesure 3,18 mètres de haut sur 1,61 mètre de large et 31 centimètres d’épaisseur, fut érigée par Aménophis III. Mérenptah, treizième fils et successeur de Ramsès II, en utilisa le verso pour faire inscrire, à la date du troisième jour du troisième mois de chémou (l’été) de l’an 5 de Mérenptah, un hymne à sa personne et commémorer sa campagne militaire victorieuse de l’an 5 (vers -1210) en Libye et au pays de Canaan. La stèle est particulièrement connue pour contenir, dans la strophe finale, la première mention supposée d’Israël (ou plutôt, des Israélites) hors contexte biblique, c’est également la seule mention d’Israël connue dans les textes égyptiens. La mention d’Israël se trouve à la 27e ligne (l’avant-dernière), dans une liste des peuples de Canaan vaincus par Mérenptah. Il ne s’agit donc pas de la mention d’un Etat ni d’une ville, mais plutôt d’un peuple cananéen qu’on identifie généralement aux proto-Israélites. On le voit, le récit biblique de la traversée de la mer Rouge ne tient pas la route.(3)
Remise en cause
L’autre secousse dans le consensus pour le peuple élu est venue de la part de scientifiques qui ont fait la part du réel et celle du récit imaginaire du récit, du mythe fondateur. Juif  En effet, l’archéologie utilisant les plus récentes méthodes de datation au carbone 14, associées à la spectrométrie, ont permis la publication d’un ouvrage de référence: « La Bible dévoilée », qui est un ouvrage de synthèse de l’archéologue Israël Finkelstein et de l’historien et archéologue Neil Asher Silberman. Il en a résulté une remise en question de l’historicité d’une grande part des récits bibliques, notamment sur l’origine des anciens Israélites, l’exode et la conquête de Canaan, ainsi que sur les royaumes unifiés de David et Salomon. (...) Les auteurs reprochent aux premiers archéologues, à partir de 1900, tels William F. Albright, de n’avoir recherché en chaque découverte qu’une illustration du texte biblique, et d’avoir pris les récits historiques de la Bible à la lettre: on a appelé cette façon de faire l’archéologie biblique.(4)
Pour Tom Segev, historien et politologue et une des plumes les plus libres d’Israël, qui rapporte une étude du professeur Sand:
« La Déclaration d’indépendance d’Israël dit que le peuple juif est né sur la terre d’Israël et a été exilé de son pays natal. Chaque écolier israélien apprend que cela s’est passé pendant la période de domination romaine, en 70 après J-C...La nation est restée fidèle à sa terre, à laquelle elle a commencé à revenir après deux millénaires d’exil. Faux, dit l’historien Shlomo Sand, dans l’un des livres les plus fascinants et stimulants publiés ici depuis longtemps. Il n’y a jamais eu de peuple juif, seulement une religion juive, et l’exil non plus n’a jamais eu lieu - il n’y a donc pas eu de retour. Sand rejettera la plupart des histoires de la formation de l’identité nationale dans la Bible, y compris l’exode d’Égypte et, de façon plus satisfaisante, les horreurs de la conquête sous Josué. Tout cela est de la fiction et un mythe qui a servi d’excuse à la création de l’État d’Israël, affirme-t-il.»(5)
« Selon Sand, les Romains n’ont généralement pas exilé des nations entières, et la plupart des Juifs ont été autorisés à rester dans le pays. Le nombre de ces exilés a été tout au plus de quelques dizaines de milliers. Lorsque le pays a été conquis par les Arabes, beaucoup de Juifs se sont convertis à l’Islam et ont été assimilés parmi les conquérants. Il s’ensuit que les ancêtres des Arabes palestiniens étaient des Juifs. Sand n’a pas inventé cette thèse, 30 ans avant la Déclaration d’indépendance, celle-ci a été endossée par David Ben Gourion, Yitzhak Ben-Zvi et d’autres». Selon Sand, le besoin des Sionistes de s’inventer une ethnicité partagé et une continuité historique a produit une longue série d’inventions et de fictions, ainsi que le recours à des thèses racistes. Certaines ont été concoctées dans l’esprit de ceux qui ont conçu le mouvement sioniste, tandis que d’autres ont été présentées comme les conclusions d’études génétiques menées en Israël. »(5)
Dans une interview donnée au quotidien, L’Économiste, Schlomo Sand déclare aussi: « Il était plus logique de créer un Etat juif en Europe. Les Palestiniens n’étaient pas coupables de ce que les Européens ont fait. Si quelqu’un avait dû payer le prix de la tragédie, ça aurait dû être les Européens, et évidemment les Allemands.» L’écrivain dénonce l’idéologie sur laquelle se fonde l’Etat d’Israël. La notion de peuple juif a été inventée, selon lui. Dans son ouvrage, Sand remet en cause la légitimité historique de la «nation juive israélienne», mais invite les peuples arabes à reconnaître l’Etat d’Israël, comme condition sine qua non pour avancer...«Tout le monde croit que le peuple juif a été inventé il y a 20.000 ans. En réalité, des communautés religieuses juives existent depuis des milliers d’années. Mais le peuple juif a été inventé depuis 150 ans à peine. Et je pense que l’expression «peuple juif» n’est pas juste ».(6)
Le mot peuple contient une connotation de propriété sur une terre. Or, je ne crois pas qu’il y a 500 ans, les Juifs de Londres et ceux de Marrakech avaient des pratiques, des normes culturelles communes. Ils avaient en commun une foi et des rituels religieux. Mais si les seules affinités entre des groupes humains sont de nature religieuse, j’appelle cela une communauté ou une secte religieuse et non un peuple ».(6)
A la question: « D’où viennent les Juifs? » Schlomo Sand répond: « Tout le monde pense que l’exil du peuple juif est l’élément fondateur de l’histoire du judaïsme, de la diaspora. Au cours de mes recherches, j’ai découvert que c’est dans le patrimoine spirituel chrétien que le mythe du déracinement et de l’expulsion a été entretenu, avant d’infiltrer plus tard la tradition juive. En réalité, les Juifs ne sont pas tous issus du grand exil de l’an 70, mais proviennent au contraire d’origines plus diverses. Vous savez, la majorité des Israéliens croient que, génétiquement, ils sont de la même origine. C’est une victoire de Hitler, qui a insufflé la croyance que tous les Juifs sont de la même race. Mais c’est faux. Ils n’ont pas tous la même origine, ni la même souche. Ce sont des Berbères, des Arabes, des Gaulois, etc. Je pense que ceux qui ont voulu façonner une nation juive israélienne ont commencé par réfléchir sur le passé, en l’instrumentalisant pour faire émerger une dimension de continuité ».(6)
« Dans le cas du sionisme, il fallait s’investir lourdement pour acquérir une terre qui appartenait à un autre peuple. Il fallait une histoire forte, une légitimité historique. En tant que citoyen israélien, je trouve absurde que quelqu’un qui était sur une terre il y a deux mille ans puisse prétendre avoir des droits historiques sur cette même terre. Ou alors il faudrait faire sortir tous les Blancs des Etats-Unis, faire rentrer les Arabes en Espagne... D’un point de vue politique cependant, ce livre n’est pas très radical. Je n’essaie pas de détruire l’Etat d’Israël. J’affirme que la légitimité idéologique et historique sur laquelle se fonde aujourd’hui l’existence d’Israël est fausse. J’essaie d’être un historien, mais je suis aussi un citoyen qui pense politiquement. D’un point de vue historique, je dis: non, il n’y a pas de droit historique des Juifs sur la terre de la Palestine, qu’ils soient de Jérusalem ou d’ailleurs. Mais je dis aussi, d’un point de vue plus politique: vous ne pouvez réparer une tragédie en créant une autre tragédie. Nier l’existence d’Israël, cela veut dire préparer une nouvelle tragédie pour les Juifs israéliens. Il y a des processus historiques que l’on ne peut pas changer. Je m’oppose à toute l’occupation des territoires palestiniens. Je suis d’accord pour bâtir un Etat palestinien vraiment indépendant à côté d’Israël. Mais parallèlement, je voudrais faire de l’Etat d’Israël une vraie démocratie pour tous ses citoyens, sans distinction ni de religion, ni d’origine, ni de sexe. » (6)
« Considérer l’Etat d’Israël comme un Etat juif serait catastrophique. Ce serait comme réduire la France à un Etat catholique. Mais il faut savoir que la reconnaissance de l’Etat d’Israël est une condition sine qua non pour avancer dans la région. A la question: « Que pensez-vous de la décision de l’ONU de créer l’Etat d’Israël en 1947? ». Il répond: «Il était plus logique de créer un Etat juif en Europe. Les Palestiniens n’étaient pas coupables de ce que les Européens ont fait. Si quelqu’un avait dû payer le prix de la tragédie, ça aurait dû être les Européens, et évidemment les Allemands. Mais pas les Palestiniens. Par ailleurs, le partage n’était pas équitable. Les Arabes étaient 1,3 million et les Juifs 630.000, or, la terre a été divisée moitié-moitié. Aujourd’hui, les Palestiniens ont moins de 22% du territoire. L’idée d’un Etat binational est, à mon avis, idiote parce que retirer Israël des territoires occupés peut se faire par force, mais pour créer un Etat binational, il faut le consensus de deux sociétés. Ce n’est pas possible aujourd’hui. Ni l’une ni l’autre ne serait d’accord. A l’avenir, j’espère que les Arabes et les Israéliens pourront vivre ensemble, en symbiose. Mais pour le moment, je voudrais que l’Arabe israélien devienne un plein citoyen. Et j’espère qu’il y aura un président à moitié juif et à moitié arabe en Israël. Il faut qu’Israël accepte le principe d’Etat palestinien, qu’il arrache toutes les colonies, qu’il donne des bonnes terres aux Palestiniens dans les frontières de 1967. Jérusalem doit devenir la capitale des deux peuples. Il faut reconnaître le tort fait aux Palestiniens et indemniser les réfugiés et leurs enfants. Cependant, je mets en doute le droit de retour des réfugiés palestiniens, car la plupart des maisons ont été détruites, et il est impossible économiquement qu’un petit territoire puisse accueillir 6 millions de personnes en même temps. Il faudrait quand même accepter une partie des réfugiés, surtout ceux vivant au Liban.»(6)
A la recherche des origines
Depuis sa création, Israël n’a de cesse d’être à la recherche de ses origines. Après, les Askenazes, les Séfarades d’Afrique du Nord et les Falachas, voilà qu’Israël s’intéresse aux taliban!
« Les taliban, écrit Marie-France Calle, sont peut-être juifs...Du moins d’origine juive. C’est - en raccourci - ce que tente de vérifier le gouvernement d’Israël. Le ministère israélien des Affaires étrangères a décidé de financer des recherches visant à établir pour de bon si oui ou non, les Pachtouns (ethnie dont sont issus les taliban) descendent bien de l’une des dix tribus perdues d’Israël. Et c’est en Inde que s’effectueront ces recherches. Pour une raison évidente: elles sont impossibles à mener en Afghanistan et au Pakistan. On le sait depuis longtemps, les Pachtouns - ou Pathans - qui peuplent essentiellement le sud et le sud-est de l’Afghanistan et l’ouest et le nord-ouest du Pakistan seraient des descendants de l’une des tribus perdues d’Israël. Similitudes dans les rites, les vêtements, les traditions familiales, culinaires... tout porte à croire que les Pachtouns ont des ancêtres juifs. Une aubaine pour les scientifiques qui tentent d’établir la véracité de l’origine israélite des Pachtouns. Ils peuvent travailler tranquillement au nord de l’Inde, à Lucknow, la capitale de l’Uttar Pradesh».(7)
Le ministère israélien des Affaires étrangères a néanmoins décidé de financer les recherches d’une généticienne indienne, Shahnaz Ali, pour tirer l’affaire au clair, rapporte le Times of India.. Elle est accueillie à l’Institut Technion de Haifa, où elle devrait mener à bien ses travaux. Qu’espère Israël avec une telle démarche? (7)
Qui sont ces Pathans auxquels appartiennent les Talibans ? Les « Pathans » sont des montagnards formant une tribu afghane à cheval sur trois pays: l’Afghanistan du Sud et de l’Est, le Pakistan du Nord et le Kashmir occidental indien. Les Pathans ont gardé des coutumes ancestrales particulières. Ils portent la barbe et laissent pousser des papillottes. Ils circoncisent leurs fils à 8 jours (et non à 12 ans comme les autres tribus musulmanes). Les femmes observent des règles particulières de pureté calquées sur celles de la Torah, avec immersions dans la rivière. Leur système légal coutumier, appelé «Pashtounwali», est inspiré de la Torah qui est respectée et appelée « Tawrat al Sharif », al Sharif étant Moïse. Les Anglais qui les ont administrés pendant des décennies les appelaient « les Juifs »! La langue pashtoune serait truffée de mots en hébreu, ne serait-ce que Kaboul (comme une pierre brute) ou le lieu-dit « Tora Bora » (il créa la Torah). Il est à prévoir si cette filiation venait à être prouvée, que les taliban apostases de la religion musulmane, qui feraient leur «Alya» vers Israël, continueraient leur étude dans des madrasas judaïques....
Depuis quelque temps, les dirigeants israéliens multiplient les pressions et déclarations visant à faire d’Israël la patrie du peuple juif. Ce vocable d’Etat du peuple juif - lourd de signification et de danger pour les Palestiniens - commence à faire son chemin dans l’imaginaire occidental qui n’a pas de réticence à l’admettre au nom de la dette éternelle à la fois pécuniaire et morale. Les groupes sionistes dont l’idéologie est raciste prennent comme bouclier le Judaïsme et, afin de «protéger» l’Etat d’Israël et de masquer ses violations du Droit international, traitent d’antisémites tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la politique de cet Etat dont les gouvernants pratiquent manifestement l’apartheid envers la population palestinienne. Shlomo Sand s’étonne pourtant qu’aujourd’hui, les mythes fondateurs juifs continuent à être considérés comme absolument véridiques tandis que les autres mythes fondateurs ont été déconstruits les uns après les autres et sont désormais classés au rang de constructions intellectuelles.


Notes/Réféerences 1.Raymond Aron: Mémoires (chapitre XIX).
2.Jean-Michel Salanskis: Extermination, loi, Israël. analyse du fait juif, Paris: Les Belles Lettres, 2003.
3.La stèle de Mérenptah : http://www.eternalegypt.org   
4.Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman La Bible dévoilée Wikipédia, l’encyclopédie libre.
5.Tom Segev: Le «peuple juif»: une invention, traduit par Fausto Giudice Alterinfo.net le 10 mars. Haaretz Article original publié le 1er Mars 2008
6.Nadia Belkhayat Interview de Schlomo Sand: Shlomo Sand: «Il était plus logique de créer un Etat juif en Europe» http://www.leconomiste.com/article.html?a=94532  
7.Marie-France Calle: Et si les taliban étaient juifs? Le Figaro13 janvier 2010

Pr Chems Eddine Chitour : Ecole Polytechnique enp-edu .dz